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Lives and works in France, Italy and India.

Caroline Dantheny trained in painting with Martin Bissières at the Atelier Beaux Arts Glacière in Paris before opening her own atelier. In 2009, she presented her works in the well known exhibition space, Espace Commines in the Marais. In 2010, her work was part of an exhibition presented by Gabrielle Schrurs. She was quickly admired and her works acquired by international private and public art collections.

In 2011, she began a collaboration with master embroiderer Jean-François Lesage in the Vastrakala/Lesage Interieurs ateliers in Southern India. This artistic and human adventure extended over 6 years, during which the artist settled in 3 different places between Chennai and Pondicherry in order to paint and create the linear drawings for the embroidery on her large canvases. In her notes about these new works in India, she writes: “It is this union that inspires me: the confrontation of two universes (painting and embroidery), the union of two cultures (European and Indian) and of two visions (the overall vision and the detail). It is my inspiration that my paintings expand from a manual surface to a physicality, engaging the vital energy that circulates throughout the body. This approach to painting puts me in complete opposition with the elaborate and precious work of embroidery. Both of which are necessary. It is this confrontation which interests me: the small (stitch of embroidery) and the large (extent of the gesture and the “trace” of painting); the mastery (the embroidery) and the chaos (my painting); the time of embroidery (fixed, long, incompressible) and that bubble in time that is the process of painting. (unpredictable, instinctive and instantaneous).

Film director Gaëlle Royer dedicated a documentary on the collaboration between Jean-Francois Lesage and Caroline Dantheny and the making of the series of works for the exhibition: “Painting India”. The exhibition was shown at Lalit Kala Academy in 2018, as part of the festival “Bonjour India”.

In 2013 Caroline abandoned brushes and paints only with her hands; eliminating any intermediary between her and the canvas. This shift is marked by the work “Masculin/ Féminin” realized between 2012 and 2013. For her, the body is a connection to a painting, as it represents an essential step to not only revealing a work of art, but also in expressing a state of being.


In 2018, she abandoned wood frames to paint on large loose linen canvases stretched on the ground, viewing it is a “lighter” method to approach her work, bringing her closer to raw elements in nature and travel. On the shoreline of Loubinou on Ile d’ Yeu, Caroline recently painted with pigments on huge boulders and began the idea of feeding her canvases with the surrounding nature: the wind, the sand, the seaweed water and all the surrounding elements mixed with natural earth and metallic pigments. She is seeking the colors and original gesture through water and the nature present of the island.


In the continuity of this experimental work that she titles “Tentatives Islaises”, and to face the elements of the sea, she installed her studio in Tonnara di Scopello, in Sicily, in the old dormitories of local fishermen. During the winter of 2019, inspired by the Homeric songs of the voyage of Ulysses, she worked with a denser and more colored pigment range which evokes the colors of antiquity so present on the island. Her large colored linen canvases were painted, and then stretched or draped on high mast of the boats.
In January 2020, she moved to the Palazzo Morosini in Venice and began to witness a city deserted by the pandemic. Her paintings depict: the muddy bottoms of the canals “La Pelle”, the restoring the reflections of the nature in the lagoon waters “Desiderio”, the lights of the city’s overflowing waters “Il colore ritrovato”, and the city at night “Nella notte buia”.


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Vit et travaille en France, en Italie et en Inde

Après des études des arts et techniques de la mode, Caroline Dantheny lance ses collections de prêt à porter féminin sous son nom, puis se consacre à la création de costumes et de pièces uniques. 

En 2005, elle revient à la peinture en se formant deux années dans l’atelier de M. Bissières à la Glacière et s’installe très vite dans son propre atelier. En 2009, elle investit les 600 m2 de l’Espace Comines à Paris et en 2010, Gabriella Schrurs présente son travail. Elle entre rapidement dans des collections privées internationales et publiques. Des ses premières toiles J.P. Delarge disait: « Sur des toiles de plusieurs mètres de long, parfois en triptyque, elle se bat à la brosse avec la couleur. Un geste fou qui rappelle les fureurs de Gutaï, d’une chromatiste hors pair ».

En 2011, elle initie une collaboration avec le maître brodeur J.F. Lesage et les ateliers Vastrakala/Lesage Interieurs basés en Inde du sud. Cette aventure artistique et humaine s’étendra sur prés de 6 années où l’artiste s’installera dans 3 lieux différents entre Chennai et Pondicherry pour peindre et broder sur ses grandes toiles. Dans ses notes, elle écrit : « C’est l’union, la confrontation de deux univers ( la peinture et la broderie), l’union de deux cultures ( Européenne et indienne), de deux visions (la vison d’ensemble et le détail). J’aspire à ce que ma peinture devienne manuelle, ou plutôt physique, engageant l’énergie vitale qui circule dans tout le le corps … c’est alors que l’énergie de tout le corps passe par l’avant-bras, le bras et la main agit. Je me libère de toute pensées et anticipations. Cette façon d’aborder la peinture me met en complète opposition avec l’élaboration et le travail minutieux et précieux de la broderie. C’est cette confrontation qui m’intéresse : Le petit (point de broderie) et le grand (ampleur du geste et la « trace » de peinture); la maîtrise (la broderie) et le chaos (ma peinture); le temps de broderie ( fixe, long, incompressible) et l’instant de la peinture ( imprévisible, instinctif et instantané ) ». La réalisatrice Gaëlle Royer lui consacrera un film et une exposition « Painting India » eu lieu en 2018  à Lalit Kala Akademi en Inde, dans le cadre du festival « Bonjour India ».  

A partir de 2013, délaissant brosses et pinceaux, elle peint avec ses mains, supprimant ainsi tout intermédiaire entre elle et la toile. Ce tournant sera marqué par la toile « Masculin/Féminin » réalisée entre 2012 et 2013. Pour elle, tout le corps se mêle à la peinture et représente une étape indispensable ne révélant pas seulement une œuvre d’art, mais exprimant un état de l’être.

En 2018, c’est le châssis qu’elle délaisse pour peindre sur de larges toiles de lin libres tendues au sol, c’est une manière plus « légère » de pouvoir peindre au plus près de la nature et de voyager. Elle crée des espaces sur la plage du Loubinou à l’île d’Yeu tantôt pour en imprimer les roches tantôt pour « nourrir » sa toile de la nature environnante : le vent, le sable, les algues, l’eau et tous les éléments environnants se mêlent à ses terres naturelles et ses pigments métalliques; Elle tente ainsi de retrouver les couleurs et le geste originel.

Dans la continuité de ce travail expérimental qu’elle intitulera « Tentatives islaises » et pour se confronter encore aux éléments de la mer, elle installe son atelier à la Tonnara di Scopello, en Sicile dans les anciens dortoirs des marins-pêcheurs. Pendant cet hiver 2019, inspirée par les chants homérique du voyage d’Ulysse, elle travaille dans une gamme pigmentaire plus dense et colorée qui évoque les couleurs de l’antiquité. Ses larges toiles de lin de couleurs sont peintes puis tendues ou drapées sur de hauts mâts.

En janvier 2020, c’est au Palazzo Morosini à Venise qu’elle s’installe et commence à vivre dans une Venise désertée du fait de la pandémie. Ses toiles impriment les fonds boueux des canaux (« La Pelle »), restituent les reflets de la nature dans les eaux lagunaires (« Desiderio »), le reflet des lumières de la cité dans les eaux débordantes (« Il colore ritrovato ») ou les lueurs de la cité à la nuit ( « Nella notte buia »).

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Vive e lavora in Francia, in Italia e in India.

Dopo gli studi in arte e tecniche della moda, Caroline Dantheny  lancia il suo marchio di prêt à porter femminile per poi dedicarsi alla creazione di costumi e pezzi unici.

Nel 2005, torna alla pittura formandosi per due anni con M. Bissières a l’accademia delle belle arti Glacière a Parigi. Poco dopo, si sistema nel suo proprio studio. Nel 2009, investe nei 600 m2 del « Espace Comines" a Parigi e nel 2010, Gabriella Schurs presenta il suo lavoro. Entra rapidamente  nelle collezioni pubbliche e private internazionali. Delle sue prime opere J.P Delarge ha detto : “Su delle tele lunghe molti metri, a volte sotto forma di trittico, Caroline Dantheny si batte “alla spazzola” con il colore. Un gesto pittorico folle che ricorda i furori di Gutaï, di una cromatista senza pari»

Nel 2011, inizia una collaborazione con il maestro ricamatore JF. Lesage e gli ateliers Vastrakala/ Lesage Intérieurs, in India del sud. Quest’avventura artistica e umana si svilupperà per quasi sei anni durante i quali l’artista si stabilisce in tre località differenti tra Chennai e Pondichéry per dipingere e ricamare i suoi grandi quadri. Nelle sue note scrive: « è l’unione,  il confronto tra due universi ( la Pittura e il ricamo), l’unione di due culture ( Europea e indiana)  di due visioni ( La visione del tutto e del dettaglio). Voglio che la mia pittura divenga manuale, anzi fisica, coinvolgendo l’energia vitale che circola in tutto il corpo…così l’energia di tutto il corpo passa per l’avambraccio, poi per il braccio e allora la mano agisce. Mi libero di ogni pensiero e previsione. Questo modo di avvicinare la pittura mi oppone totalmente dal gesto accurato e prezioso del ricamo. Ed è proprio questa opposizione che mi interessa: Il piccolo ( punto di ricamo) e il grande ( la portata del gesto e la «  traccia » della pittura.) ; la maestria ( il ricamo) e il caos (la mia pittura) ; il tempo del ricamo ( fisso, lungo, incomprimibile) e l’istante della pittura ( imprevedibile, istintivo, spontaneo) ». La regista Gaëlle Royer gli dedica un film e una mostra « Painting India » si svolge nel 2018 a Lalit Kala Akademi nell’ambito del festival «  Bonjour India »

Dal 2013, mettendo da parte spazzole e pennelli, dipinge con le mani, togliendo ogni intermediazione tra lei e la tela. Questo passo decisivo si tradurrà nella tela « Masculin/Féminin » realizzata tra 2012 e 2013. Per lei tutto il corpo è coinvolto nella pittura e rappresenta una tappa indispensabile che non solo svela un opera d’arte ma esprime uno stato dell’essere.

Nel 2018, è il telaio che abbandona per dipingere su grandi tele di lino libere, distese a terra, è una maniera più «leggera »  di avvicinarsi alla natura e di viaggiare. Crea degli spazi sulla spiaggia du Loubinou a L’île d’Yeu, sia per dare la forma degli scogli alle sue tele, sia per « nutrire » le sue tele della natura circondante. : il vento, la sabbia, le alghe, l’acqua e tutti gli elementi intorno si mischiano alle terre naturali e a i suoi pigmenti metallizzati. In questo modo Caroline Dantheny cerca di ritrovare i colori e il gesto  originario.

Nella continuità di questo lavoro sperimentale che chiamerà « tentativi isolani » e per confrontarsi ancora agli elementi del mare, trasferisce il suo studio alla Tonnara di Scopello in Sicilia nei vecchi dormitori dei pescatori. Durante l’inverno 2019, ispirata dai canti omerici del viaggio di Ulisse, lavora in una gamma di pigmenti più densi e colorati che evoca i colori dell’antichità. Le sue grandi tele sono dipinte e poi distese o drappeggiate su alberi di barche.

A gennaio del 2020 si sistema a Palazzo Morosini di Venezia. Inizia a vivere in una Venezia resa spettrale dalla pandemia. I suoi quadri s’impregnano dei fondali fangosi dei canali ( La Pelle »), restituiscono  il riflessi della natura nelle acque lagunari ( « Desiderio »), il riflesso delle luce della città nelle acque traboccante ( « Il colore ritrovato) o il lucore della città di notte (« Nella notte buia »).

Tr.: E.Fage



STATEMENT


“To paint is to travel, and to paint as close as possible to nature is to feel all its power”


The “processus voyage”, as Gilles Deleuze tells us, is to be carried away by the flow, by the path of the flow, like the stream which builds and flows in its bed, the journey does not pre-exist, it traces its own path. He demonstrates this with the example of the fugitive prisoner, who on the run, is looking for a weapon.1

Water, with Leonardo da Vinci, was a constant object of study, and in his Codex Atlanticus. Fascinated by whirlpools, he describes it as follows: “Thus, united to itself, the water turns in a continual revolution. Rushing hither and thither, up and down, it never rests, neither in its course nor in its character; it owns nothing but seizes everything, borrowings as many different characters as the landscapes it crosses (...) So, continually changing its place and its color, it becomes impregnated with new odors and flavors, sometimes retaining new properties or essences ...”2

The race, the race again, the path and on its way it hugs the contours of the landscapes and feeds on the smells, materials, colors at each encounter. A ‘painting path’ is like the water described by Leonardo or the path taken by Gilles Deleuze, the stream does not pre-exist, it traces itself.
The act of painting is to engage, like water that is both creative and destructive, and throughout the process it is an intoxicating, improbable and endless journey.


1. “... And the process is the path of a flow ... it is the very simple image, as of a stream which digs its bed, that is to say the path does not pre-exist, the path does not pre-exist the journey. It is a process, it is a movement of travel in so far as the path does not pre-exist, that is to say in so far as it traces its own path. In another way, we called it “line of flight” ... But what is it: what lines do you trace? ... that’s the process, that’s what carries us away. Obviously that means that for me the lines of flight, it is what is creative in someone... it is really the formula that I like very much of an American prisoner who launches the cry: “I flee, I do not cease to flee, but while fleeing I seek a weapon. I am looking for a weapon, that is, I am creating something. Finally the creation is the panic...”.G. Deleuze, Courses in Vincennes - Anti-Oedipe.

2. Leonardo Da Vinci, Codex Atlanticus, 171 r-a, Daniel Arasse, Leonardo Da Vinci, Ed.Konecky & Konecky, Old Saybrook, Ct., 1998, p.107.


Chronology of the artist’s ateliers

  • 1990-Present Île d’Yeu, Atlantic Ocean, France

  • 2011-2017 Chennai & Pondicherry, Bay of Bengal, India

  • 2019 Scopello, “Tonnara di Scopello”, Tyrrhenian Sea, Sicily

  • From 2022 Venice, Adriatic Sea, Italia

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«  Je suis une force de vie et peindre en est l’expression »


L’acte de peindre commence avant de peindre, je veux dire, avant la première touche de couleur, avant que la brosse ou la main ne se pose sur la toile. La peinture se nourrie de semaines, de mois parfois d’années de réflexions, d’interrogations, de contemplations, d’errances, d’idées oubliées qui resurgissent on ne sait trop comment, de convictions d’un jour transformées en doutes le lendemain, de la perception d’un souvenir, d’une émotion qui resurgit  … Les notes sur un coin de table, les pensées enregistrées sur le téléphone portable et les carnets s’accumulent, puis survient « le » moment, espéré et tant attendu : l’urgence de peindre au risque que tout ne vous échappe, le « ici et maintenant », ukiyo* … Et là, retenir son souffle, écouter, suivre … Il ne faut rien laisser passer, il ne faut que rien ne vous échappe, vous êtes alors guidé par quelque chose de plus grand que vous, quelque chose qui vous dépasse. 

Comment naissent ces moments de grâce et de dialogue avec la toile ? D’où viennent-ils ? Ces moments où tout s’enchaîne instantanément, où un geste en amène un autre, une couleur une autre ? Ces moments où tout le corps s’engage dans un face à face ou plutôt un corps à corps sans vainqueur ni vaincu, la toile se faisant tour à tour ami ou ennemi … Et, où, finalement, ce que vous pensiez être un chaos total s’organise.

Alors, Comment naît une toile ? 

Eh bien, comme ça …Cela reste un grand mystère pour le regardeur qui tente d’en percer le secret mais aussi pour son auteur. 

C’est la condition de l’artiste, sa mission : voir, écouter, recevoir puis retranscrire sur la toile en s’abstenant de trop intervenir, comme l’explique, bien mieux que moi et en une seule ligne, Paul Cézanne*.

* Le terme ukiyo apparaît pour la première fois dans son sens actuel dans les contes du monde flottant (Ukiyo monogatari), oeuvre de Asai Ryöi paru vers 1665, où il écrit dans la préface : « Vivre uniquement le monde présent - se livrer tout entier à la contemplation de la lune, de la neige, de la fleur de cerisier et de la feuille d’érable … ne pas se laisser abattre par la pauvreté et ne pas la laisser transparaître sur son visage, mais dériver comme une calebasse sur la rivière, c’est ce qui s’appelle ukiyo. »

*“Cézanne” par Joachim Gasquet



« Peindre c’est voyager et 

peindre au plus proche de la nature, c’est en ressentir toute sa puissance »


Le processus voyage, comme nous le raconte Gilles Deleuze, c’est être emporté par le flux, par le cheminement d’un flux, tel le ruisseau qui construit et coule en son lit, le trajet ne pré-existe pas, il trace lui-même son propre trajet. Il en fait la démonstration avec cet exemple significatif du prisonnier en fuite qui, dans sa cavale, cherche une arme.1

L’eau, chez Leonardo da Vinci, a constitué un objet d’études constant et dans son codex Atlanticus, fasciné par le tourbillon, il en fait la description suivante : « Telle, unie à elle-même, elle tourne en une continuelle révolution. De ça, de là, en haut, en bas, courant, jamais elle ne connaît la quiétude, pas plus dans sa course que dans la nature; elle n’a rien à soi, mais s’empare de tout, empruntant autant de natures diverses que sont divers endroits traversés ( …) Ainsi, en perpétuel changement, parfois de site, parfois de couleur, tantôt elle s’imprègne d’odeurs et saveurs nouvelles … »2. La course, encore la course, le chemin et dans son chemin elle épouse les contours des paysages et se nourrit des odeurs, des matières, des couleurs …

Un « chemin de peinture » est comme l’eau décrite par Leonardo ou le tracé que prend le ruisseau de Gilles Deleuze,  le trajet ne pré-existe pas, il se trace lui-même et commencer à peindre, c’est s’engager, comme cet homme en fuite, comme cette eau à la fois créatrice et destructrice, dans un voyage enivrant, improbable et sans fin.


1 « … Et le processus c’est le cheminement d’un flux. Qu’est-ce que ça veut dire en ce sens processus … c’est l’image toute simple, comme d’un ruisseau qui creuse son lit, c’est-à-dire le trajet ne préexiste pas, le trajet ne préexiste pas au voyage. C’est ça un processus, c’est un mouvement de voyage en tant que le trajet ne préexiste pas, c’est-à-dire en tant qu’il trace lui- même son propre trajet. D’une certaine autre manière, on appelait ça "ligne de fuite »….

Mais qu’est-ce que c’est : quelles lignes traces-tu ? … c’est ça le processus, c’est ça ce qui nous emporte. Évidemment ça veut dire que pour moi les lignes de fuites, c’est ce qu’il y a de créateur chez quelqu’un…. c’est vraiment la formule que j’aime beaucoup d’un prisonnier américain qui lance le cri : "Je fuis, je ne cesse pas de fuir, mais en fuyant je cherche une arme. Je cherche une arme, c’est-à-dire je crée quelque chose. Finalement la création c’est la panique … » . G.Deleuze, Cours à Vincennes - Anti-Oedipe

2 Leonard de Vinci, Codex Atlanticus, 171 r-a, D.Arasse « Leonard de Vinci, Ed.Hazan,2019, p.96.


Chronologie des lieux de peinture de l’artiste:

  • 1990 - présent : Ile d’Yeu, Ocean Atlantique, France 

  • 2011-2017 : Chennai & Pondicherry, Golfe du Bengal, India 

  • 2019 : Scopello, Tonnara di Scopello, Mer Tyrrhénienne, Sicile 

  • Depuis 2022 : Venise, Mer Adriatique, Italie

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“Dipingere è viaggiare e

dipingere il più vicino possibile alla natura, è percepire la sua totale potenza.”


« Le processus voyage » come ci raconta Gilles Deleuze, ed essere trasportato dal flusso, dal camino del flusso, simile al ruscello che costruisce e scorre nel proprio letto, il percorso non è preesistente, traccia lui stesso il proprio itinerario. Ne fa la dimostrazione con l’esempio del prigioniere in fuga che nella sua latitenza, cerca un arma (1).

L’acqua, per Leonardo da Vinci è sempre stato un oggetto di studi continuo e nel suo codex Atlanticus, affascinato dal vortice, ne fa la seguente descrizione : « Cosi insieme congiunta con continua revoluzione si va girando. Cosi di qua, di la, di su, di giu scorrendo, nulla quiete la riposa mai, non che nel corso ma nella sua natura. Nessuna cosa ha da sé ma tutto piglia, e ‘n tante varie natura si transmuta, quando son vari i lochi donde pass. (...) Cosi questa sempre si varia, quando di sito e quando di colore, quando novi odori o sapori dentro si include... »(2).

Il percorso, ancora il percorso, il camino e nel suo camino sposa i contorni dei paesaggi, si nutre degli odori , delle materie, dei colori...

Un « camino di pittura » è come l’acqua descritta da Leonardo da Vinci o il trasciato che prende il ruscello di Gilles Deleuze, il percorso non è pre-esistente, si traccia lui stesso e inizia a dipingere, è impegnarsi come quest’uomo che fugge, come quest’ acqua creativa e distruttiva allo stesso tempo, in un viaggio inebriante, improbabile e senza fine.

(1) E il processo è il camino del flusso. Che cosa significa in questo senso processo... É l’imagine stessa, come quella del ruscello che scava il proprio letto, cioè il tragitto non è pre-esistente, il tragitto non è pre-esistente al viaggio. É questo il processo, è un movimento di viaggio in quanto il tragitto non è pre-esistente in quanto traccia lui stesso il proprio camino. Detto in un altra maniera, si chiamava linea di fuga.

Ma che cosa è : Quale linee stai tracciando ? ...É questo il processo, è questo che ci trasporta. Ovviamente per me, le linee di fuga rappresentano la creativita di una persona... Mi piace molto l’esempio del prigioniere americano che grida : « Fugo, non mi fermo di fuggire ma fuggendo, cerco un’arma. Io cerco un’arma per dire creo qualcosa. Alla fine La creazione è il panico... » G.Deleuze, Cours de Vincennes-An?-Œdipe

(2) Leonardo da Vinci, Codex Atlanticus,171 r-a Leonardo da Vinci, D.Arasse. Ed.Hazan, p.96

Cronologia dei luoghi di lavoro dell’artista.

  • 1990 - présent : IIe d’Yeu- Oceano Atlantico- Francia

  • 2011-2017 : Chennai & Pondicherry - Golfo del Bengala - India

  • 2019 : Scopello, Tonnara di Scopello- Mare Tirreno- Sicilia

  • Da 2020 :Venezia- Mare Adriatico- Italia